Réserve Naturelle Régionale Ried de Sélestat, l’Illwald - Chapelle Notre-Dame du Chêne

Balade du samedi 6 Mai 2023_ 13 kms, dénivelée +/- 0 m

Départ au rond-point à l’intersection entre la D424 et la D159. La marche débute au pont du Hollockgraben en suivant ce cours d’eau vers le sud sur le sentier balisé cercle rouge. Nous le franchirons un peu plus loin en bifurquant vers l’est puis nous passerons successivement le Krummlach, le Forstlach, le Rheinweg et le Schiffwasser. Puis un pont suspendu permet de traverser l’Oberriedgraben. Après suivi ce cours d’eau vers le nord un autre pont suspendu permet de rejoindre la Chapelle Notre-Dame du Chêne.

Des panneaux sur place nous informent comme il faut :

Le Ried de Sélestat, une zone humide sauvegardée.

Le Ried, du vieil alémanique rieth qui signifie roseaux, est une zone humide, inondable, qui s'étendait de Colmar à Strasbourg avant de régresser fortement au siècle passé... Mais pas à Sélestat, où le Ried est préservé au travers de l'Ill*Wald, réserve naturelle depuis 1995.

Ill*Wald, kesako ?

La réserve naturelle a emprunté son nom à la forêt alluviale qu'elle abrite et qui occupe les 2/3 de sa surface : Illwald, qui signifie en alsacien forêt de l'lll. L'astérisque ajouté entre le nom de la rivière l’Ill et la forêt Wald, symbolise l'union de l'eau et de la forêt mais aussi les nombreuses rivières qui traversent la réserve naturelle, ainsi que les multiples partenariats noués avec les acteurs du site pour le gérer et le protéger.

L'Ill*Wald, une réserve naturelle unique

L'Ill*Wald présente des spécificités qui la rendent unique tant au niveau régional que national :

• sa superficie : la plus grande réserve naturelle régionale du Grand Est et l'une des plus grandes de France avec près de 2000 ha;

• son ancrage territorial :

- un lieu d'équilibre entre préservation d'écosystèmes à enjeu et maintien d'activités humaines et économiques respectueuses;

- un territoire d'échange et de discussion, comme en atteste l'adhésion de plus de 80 propriétaires privés à la réserve naturelle;

• son patrimoine naturel, l'un des plus exceptionnels d'Alsace - une fonctionnalité alluviale préservée : les inondations annuelles spectaculaires (issues du débordement des rivières et des remontées de la nappe phréatique) contribuent à l'extraordinaire richesse écologique, faunistique (Brochet,...) et floristique (Gesse des marais, Gratiole officinale,...) du site;

- un réseau hydrographique dense (plus de 130 km de cours d'eau) et varié (Ill et diffluences, rivières phréatiques, fossés)

- l'Illwald, l'un des plus grands massifs forestiers inondés français, qui abrite notamment deux espèces emblématiques le majestueux Daim, introduit au milieu du XIXe siècle et formant l'une des plus grandes hardes sauvages de France et le Sonneur à ventre jaune, petit crapaud au gabarit beaucoup plus discret, mais aux couleurs chatoyantes;

- des prairies humides de fauche typiques du paysage traditionnel riedien.

Préservons ensemble ce joyau naturel !

L'lll*Wald est notre patrimoine à tous, préservons-le !

Superficie : 1 855,40 ha

Un autre panneau sur place nous renseigne sur la chapelle :

Réserve Naturelle Volontaire RIED DE SELESTAT, "L’Ill*Wald" Chapelle Notre-Dame du Chêne

Encore appelée "Eichekapelle", la chapelle du Chêne ou "Schiffwegkapelle" (du nom du cours d'eau)

La tradition évoque une statuette de la Vierge trouvée dans une barque par un couple de pêcheurs.

A l'origine, c'était un modeste sanctuaire avec une statuette de la Vierge placée dans le tronc d'un vieux chêne.

Le pèlerinage de la chapelle Notre-Dame du Chêne est attesté depuis le 18ème siècle, mais il est probablement plus ancien et daterait du 15éme siècle. Les pèlerins demandaient à Marie de les délivrer de leurs fièvres.

Jusqu'à la fin du 19ème siècle, pour se rendre à la chapelle, il n'y avait pas de chemins forestiers dans l'Illwald. Les pèlerins devaient donc se faire conduire par barque en remontant le cours du Schiffweg - d'où le nom de "Schiffwegkapelle" - ou emprunter le sentier qui traversait des prairies puis la forêt. Mais celui-ci était souvent inondé en hiver, marécageux et donc dangereux. En été, les pèlerins étaient incommodés par les moustiques et les taons.

En 1750, la statue fut transférée, malgré l'opposition du peuple, à la chapelle Notre-Dame des Neiges.

Le sanctuaire ne connut une grande affluence que pendant la Révolution, lorsque la chapelle Notre-Dame des Neiges fut fermée de force, saccagée et interdite au culte. Des centaines, voire des milliers de pèlerins, vinrent en cachette prier devant Notre-Dame du Chêne et invoquer le secours et la consolation de la Vierge Marie.

A partir de 1798, la tourmente s'étant calmée, les fidèles retournèrent de nouveau à la chapelle de Notre-Dame des Neiges. En 1843, la sodalité (association religieuse) des jeunes gens célibataires de Sélestat, créée au 17ème siècle par les Jésuites installés à Sélestat de 1615 à 1765, décida de se charger de l'entretien de ce sanctuaire.

Malgré cet engagement, la sodalité semble s'être peu occupée de la chapelle. C'est seulement à partir de 1861 que des sommes Importantes furent consacrées à des travaux d'entretien et de restauration.

Les pèlerins venaient en nombre malgré l'implantation peu favorable de la chapelle en pleine forêt et les troncs étaient remplis d'offrandes. Les jours de grande affluence étaient les lundis de Pâques et de Pentecôte ainsi que le 15 août, jour de l'Assomption de la Vierge.

La chapelle fut donc totalement rénovée par les jeunes gens, de nouveaux costumes furent achetés pour la Vierge Marie, les bancs et prie-Dieu furent réparés, les arbres furent taillés, le sentier consolidé et de petits ponts furent construits.

En 1890, le chêne, en état de putréfaction, fut remplacé et la niche remise à neuf. Dans les années qui suivirent, de nouveaux embellissements furent réalisés grâce aux dons et la création d'un chemin forestier permit aux pèlerins de se rendre à la chapelle en char-à-bancs, en bicyclette et plus tard en voiture.

Durant la guerre 1914-1918, de nombreuses personnes ont invoqué le secours, exprimé leur angoisse et leur deuil devant Notre-Dame du Chêne.

Dans la nuit du 17 au 18 juin 1925, la chapelle fut entièrement détruite par les flammes ainsi que la statue de la Vierge et le tronc du chêne. Pour la reconstruction, une quête à domicile fut organisée qui rapporta plus de 1 830 euros ; le Conseil Municipal accorda gratuitement un tronc de chêne. La chapelle fut reconstruite selon l'ancienne forme, mais en béton armé afin d'éviter les ravages du feu. L'inauguration eut lieu au début de juin 1927, le lundi de Pentecôte, et la nouvelle chapelle fut bénie.

Depuis lors, la popularité de ce petit sanctuaire ne s'est jamais démentie.

En 1992, la Ville de Sélestat a fait procéder à dos travaux de restauration des abords immédiats de la chapelle et de rafraîchissement des parties détériorées du bâti.

Référence bibliographiques : extrait de l'ouvrage de Paul ADAM avec la collaboration de M. le Pasteur Georges Heintz "Histoire religieuse de Sélestat" 1975.